À l'origine, à Okinawa, lorsque le karaté se pratiquait encore en petits comités très restreints et uniquement masculins, les adeptes s'entraînaient tout simplement en sous-vêtements (le plus agréable, vu le climat chaud et humide) ou avec un kimono blanc, identique à leur habit de travail quotidien.
Quand ils portaient un kimono, il était fermé par une simple corde, ou une ceinture blanche.
En 1922, Jigoro Kano, le fondateur du judo, invita personnellement maître Funakoshi pour faire une démonstration de Karaté. C'est à cette occasion qu'il lui prêta un keikogi (kimono d'entrainement) et une ceinture noire ; ce qui a permit au karaté d’adopter le système de grade de Kano et la ceinture noire de devenir très vite le symbole d’efficacité et de maîtrise.
Car même si, initialement, le karaté ainsi que les autres arts martiaux n'utilisaient la ceinture que pour tenir le pantalon, il devint vite courant de différencier le pratiquant initié du débutant en ceignant une ceinture noire (initié) ou blanche (débutant).
La ceinture noire étant, symboliquement, une ceinture blanche qui était devenue noire à force de sueur, d'entraînements et de temps passé au dojo....
Par la suite, la ceinture marron apparut. Elle désignait l'élève sur le point d'obtenir la ceinture noire.
Le style Shotokan de Maitre Ohshima a gardé ce principe originel de trois couleurs, blanche du 9e Kyu au 3e, marron du 3e à shodan (première dan), puis noire de shodan à godan (5e dan).
Mais, dans la majorité des styles, d'autres couleurs sont venues s'ajouter pour entretenir la motivation de l'élève par une récompense régulière : on a ainsi dans l'ordre de progression des ceintures blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron puis noire.
Les yudanshas ("porteurs de dan", donc ceinture noire) ont eux aussi éprouvés le besoin de se différencier entre eux ; on a ainsi vu apparaître la ceinture blanche et rouge (à partir de 6ème dan) et rouge à partir du 8ème ou 9ème dan.
Petite différence toutefois par rapport aux ceintures du judo, les ceintures de karaté ont un liseré rouge au centre.
Ce liseré rouge a été introduite en occident via la France par Henri Plée, y voyant justement un moyen de se démarquer du judo. Un des premiers instructeurs officiels de karate dans l'hexagone venait de l'école de Minoru Mochizuki (Yosekan budo) dont les élèves portaient une telle ceinture (aujourd'hui une seule couleur en Yosekan budo : le bleu et le blanc symbolisant "l'onde de choc", quelque soit le grade). Henri Plée l'a ainsi institutionnalisée pour le karate, alors qu'à l'origine elle représentait une école multidisciplines spécifique et non pas le karate-do. Certains sampai femmes d'écoles comme le Seijinkai portent une ceinture noire avec liseré blanc (ou doré pour certains dojo de Kyokushin), en occident, mais jamais au Japon.
Vers la fin des années 20 à Londres, le centre européen de Judo, dirigé par Gunji Koizumi, élabora partiellement un système de couleur pour les Kyu. Ce système sera ensuite repris et perfectionné par maître Kawaishi Mikinosuke installé en France
De nos jours, une classification large et variée existe en fonction des styles et des écoles.
En shotokan nous avons six niveaux à gravir jusqu'à la première ceinture noire, ils sont appelés kyū (級, « rang »). En général, les adultes débutants graviront les ceintures couleur par couleur, alors que pour les enfants, on établiera des ceintures intermédiaires (bi-couleur). Ces ceintures permettront de motiver les enfants et de faire patienter jusqu'à la ceinture noire (accessible qu'à partir de 14 ans en France pour le karaté).
Ces niveaux sont à la discrétion du sensei qui enseigne dans le dojo et peuvent être encore subdivisés en sous-grades généralement représentés par des barrettes noires ou de couleur apposées sur la ceinture. Ces barrettes sont parfois aussi utilisées sur la ceinture blanche (dans certains styles traditionnels) pour indiquer les kyū à défaut de changer de couleur.
DAN
Le système de classement de niveaux par dan a été inventé par Honinbo Dosaku, joueur de jo professionnel durant la période Edô (1600-1868) au Japon. Il fut ensuite appliqué aux arts martiaux par Jigoro Kano, le fondateur du Jûdô, en nommant au niveau shodan (le plus bas des grades dan) deux de ses élèves : Shiro Saigo et Tsunejiro Tomita en 1883. A cette époque, il n’existait pas de différence externe entre un yûdansha (有段者, ceux qui ont un dan : niveau ceinture noire) et un mudansha (無段者, ceux qui n'ont pas de dan). Kano commença la coutume de faire porter à ses yûdansha des obi noires (黒帯, kuro obi : "ceinture noires" - obi = ceinture) en 1886. Ce n'est qu'en 1907, que Kano introduisit le jûdôgi moderne et son obi moderne, avec les grades ceinture blanche et ceinture noire.
Le dan est aussi utilisé pour indiquer un niveau de hauteur : jôdan (上段, niveau haut), gedan (下段, niveau bas), chûdan (中段, niveau moyen)...
Le niveau ceinture noire (en arts martiaux) appelé en japonais shodan (初段) veut dire en fait : "débutant". Un pratiquant de niveau dan d’un style est reconnu habituellement comme un pratiquant qui a surpassé le niveau kyû (les bases). Réussir un niveau dan signifie simplement que l’on est n’est plus considéré comme débutant mais ne veut pas dire nécessairement que l’on est expert ! Cela signifie que l’on a appris les bases.
1. shodan (初段:しょだん): premier degré de ceinture noire (techniquement, shodan signifie "le niveau débutant" et ikkydan est le "premier niveau"; ce dernier terme est le moins utilisé)
2. nidan (二段:にだん): second degré de ceinture noire
3. sandan (三段:さんだん): troisième degré de ceinture noire
4. yondan (四段:よんだん): quatrième degré de ceinture noire
5. godan (五段:ごだん): cinquième degré de ceinture noire
6. rokudan (六段:ろくだん): sixième degré de ceinture noire
7. shichidan (七段:しちだん): septième degré de ceinture noire (alternativement, nanadan)
8. hachidan (八段:はちだん): huitième degré de ceinture noire
9. kyûdan (九段:きゅうだん): neuvième degré de ceinture noire
10. jûdan (十段:じゅうだん): dixième degré de ceinture noire
Généralement, shodan implique que toutes les bases du style ont été maîtrisées. Au niveau sandan, l'étudiant est estimé capable d'enseigner indépendamment d'un professeur ou d'un instructeur, souvent appelé sensei. Au niveau gôdan, le budôka peut recevoir une certification comme un niveau de pratiquant expert (shidôin) ; Shihan au niveau rokudan.
(d'après le site www.actukarate.com, complété par Lionel D.)