SHINOBI (Ninja)
Les ninja font partie de l'histoire du Japon et de l’imaginaire collectif mondial au même titre que les samouraïs.
Les shinobi (autre nom des ninja) étaient contre le système politique des shoguns et se sont isolés du reste du Japon. Le ninja avait pour but de comprendre l'univers. C'était leur but ultime. Comme dans tout, certains clans avaient choisi une autre voie et certain étaient des mercenaires.
Dans certaine légendes, on disait que les shinobi étaient des tengu (dieux mineurs du folklore japonais) à cause de leur agilité hors du commun. Certain disait que les ninja étaient des sorciers à cause de leurs rites, mais tout ceci est faux. Les ninja voulaient comprendre l'univers et voulaient survivre. Le ninjutsu découle de la survie et c'est pour cela que leur art n'était pas aussi strict que celui des samouraïs. C'est pour cela que les ninja étaient considérés comme des hommes sans foi ni loi. Les femmes aussi pouvaient être des ninja. Une femme ninja s'appelle une Kunoichi. Ce que peu de gens savent c'est qu’une partie des ninja étaient des moines comme par exemple Suginodo Minsan qui était connu pour son adresse avec les armes à feu. Le ninja était capable d'hypnose au combat et d'utiliser son environnement pour se camoufler.
Les ninja ont des techniques à main nue et avec des armes. Voici quelques armes :
- ninja-tô (sabre droit, contrairement au katana des samouraïs qui est courbe)
- hanbo (bâton de taille moyenne)
- bo (le grand bâton)
- shuriken (lame de jet dont les célèbres "étoiles de jet")
Ce n'est qu'une partie des armes et des équipements.
Il y a aussi des techniques avec des armes à feu qui ont été développé par Suginobo Minsan et Saiga Magoichi dans les débuts des armes à feu.
Les femmes ont des armes qui leurs sont propre. Mochizuki Chiyome est une kunoichi légendaire qui utilisait par exemple une bague avec un dard empoisonné qu'elle dissimulait.
La méditation et la philosophie fait partie de cet art comme les cours "d'acrobatie" et cela s'appelle Taihenjutsu. Il y a beaucoup de discipline et de sous-discipline. Il faut en moyenne 10 ans pour maitriser parfaitement les bases et un certain nombre de techniques avancés. L'entrainement de l'esprit et du corps doit être équilibré. Les ninja ne sont pas invincibles la preuve dans leur histoire les koga ryu ninja (les ninja du secteur de Koga) ont tous été éliminés par Oda Nobunaga. Il était l'ennemi numéro un de la majorité des ninja. Il y a eu nombre de tentatives pour le tuer dont une par un « sniper » ninja du nom de Sugitani Zenjubo, mais il a touché un endroit protégé non mortel. Cela c'est passé le 19 mai 1570.
LES ORIGINES :
Il faut remonter avant le début de l'ère chrétienne, en Chine, pour trouver les origines des Ninja.
Sun Tzu dans son traité " l'Art de la Guerre" les cite déjà. Au Japon, ils apparaissent réellement sous le règne du prince Shôtoku (574-622) qui les utilise comme espions.
Des clans d'anciens Yamabushi (littéralement « guerriers des montagnes ») en marge de la société se spécialisent dans les actions d'assassinat et d'espionnage au profit des grandes familles nobles. Ils forment ainsi la base des deux plus célèbres familles de Ninja : Iga et Koga. Ces clans vont prospérer durant l'ère de Kamakura et Muromachi et seront utilisés par tous les grands généraux en appui de leur armée.
Mais, leur puissance ne cessant de s'étendre, ils seront finalement chassés puis exterminés par Oda Nobunaga en Novembre 1581. Les derniers rescapés se mirent au service de quelques Daimyos (chefs militaires), mais l'ère des Ninjas était terminée.
LES CLANS :
L'un des traits les plus caractéristiques des Ninja est leur appartenance à un clan commandé par un chef auxquels tous devaient obéissance. La majorité de ces clans résidaient dans les montagnes entre Kyôto et Nara.
Deux régions vont donner les clans les plus fameux : Iga et Koga, au sud et au nord de Kyôto. 120 familles Ninja y résideront et parmi elles, le clan Togakure-ryu, dont le 34éme descendant vit encore au Japon.
Une structure à trois niveaux composait le clan. A la tête de celui-ci, le Jonin qui dirigeait et organisait la vie du clan et ses alliances. Les Chunin étaient les assistants du Jonin. Eux seuls connaissaient son identité. Le Genin était le Ninja de base, envoyé sur le théâtre d'opérations. Ce dernier, même torturé ne pouvait donner le nom du Jonin.
LES MISSIONS :
Les missions des Ninja étaient pratiquement sans limites pour l'imagination de ses employeurs :
- Intimidation : Essentiellement utilisées sur les populations des campagnes ou des villages, les attaques surprises de nuit permettaient d'assoir la domination d'un chef de clan sur une région.
- Assassinat : Pour gagner une bataille plus facilement, ou réduire une menace en éliminant un adversaire ou un opposant, un daimyô pouvait utiliser des Ninja.
- Espionnage : L'une des principales activités des Ninja. Par la collecte de renseignements sur l'armée adverse, ou en volant des plans de bataille, les Ninja apportaient de précieuses informations avant la bataille.
- Intrusion : En infiltrant des citadelles de nuit, les Ninja cassaient les premières défenses et ouvraient les portes du château aux troupes du seigneur ennemi.
- Vol : Pour posséder un objet important ou récupérer son bien, un seigneur pouvait envoyer un Ninja.
- Combat : Les Ninja pouvaient être engagés sur le champ de bataille en complément des troupes traditionnelles (Shimabara 1637). Ils possédaient alors une armure complète.
LES TECHNIQUES :
Elles étaient souvent spectaculaires, et restaient un secret de famille transmis de père en fils sur plusieurs générations.
La base était un entraînement physique très poussé. Dés le plus jeune âge, les enfants étaient soumis à des exercices d'assouplissement et d'endurance au froid ou à la fatigue. A ceci s'ajoutait un art du déguisement consommé. Habillé en paysan, jardinier ou marchand, le Ninja passait inaperçu au milieu de la foule.
La patience était aussi une technique de base pour des combattants capables de rester immobiles des heures entières. Certains d'entre eux pouvaient même ralentir leur rythme cardiaque pour rester plus longtemps sans bouger au cours de missions de renseignement.
La maîtrise psychique passait d'ailleurs souvent par des formules incantatoires (Kuji-Kuri) associées à des positions métaphysiques des mains Kuji-no-in, pratique des neufs symboles magiques)
LES KUNOICHIS :
Version féminine du Ninja, les Kunoichi savaient utiliser à leur plus grand profit la condition féminine défavorable de l'époque. Les femmes passant inaperçues auprès des guerriers, elles en profitaient pour agir sans attirer l'attention.
Les Kunoichi, issues de clans Ninja spécifiques, étaient formées avec des techniques tout à fait particulières. Leur rôle étaient de s'infiltrer auprès des seigneurs ou généraux et de pratiquer la manipulation, de dérober des informations, voire commettre des assassinats.
Les Kunoichi évitaient toujours l'affrontement direct, préférant la ruse et la dissimulation. Leurs déguisements étaient souvent ceux de courtisanes ou de servantes, pour passer inaperçues. Leurs armes étaient toujours dissimulées (épingles de cheveux empoisonnées, bagues truquées) ou incluses dans leurs accessoires (éventail en acier, Obi (ceinture de kimono) dissimulant une chaîne, ombrelle cachant une arme). Quand elles utilisaient une véritable arme, le Ninja-To traditionnel des Ninja était remplacé par une arme semblable, mais plus courte et plus légère : le "Koshigatana ".
NINJAS ET BUSHIS :
Les relations entre les Bushi (guerriers) et les Ninja ont toujours été exacerbées. Une double relation de haine et de mépris réciproques ont souvent amené des combats aussi violents que cruels. Tout oppose ces deux types de combattants.
Les Bushi considéraient les Ninja comme la plus dégradante forme de combattants. Ils méprisaient ceux qui refusaient d'affronter face à face son adversaire en pleine lumière. L'utilisation de procédés spectaculaires dans un affrontement leur semblait également déloyale. Pourtant au fond d'eux les Bushi craignaient les Ninjas car leurs techniques secrètes de combat et l'attaque par surprise leur donnaient souvent la victoire. De plus, être tué, non pas par un autre Bushi digne de son rang, mais par un vulgaire assassin était pour les Bushi une mort déshonorante.
Les Ninja pensaient que les Bushi étaient stupides de ne pas utiliser toutes les techniques pour gagner à tout prix, et que leur code de l'honneur était un luxe inutile. Ils étaient néanmoins respectueux du courage de ces guerriers et de leur fidélité à leurs seigneurs. Mais ce que les Ninja craignaient le plus c'est d'être attrapés vivants par les Bushi. Dans ce cas ils pouvaient s'attendre à une mort longue et cruelle, attisée par la torture et les sévices que leur réservaient les Bushi.
L’ENTRAINEMENT DES NINJAS :
Le Ninjustu (techniques des Ninja) était très hétérogène. Contrairement à beaucoup de disciplines spécialisées des Bushi (Kendo, Iaido, Aïkido), il faisait appel à des enseignements très divers. Suivant les écoles, telle ou telle discipline pouvait être mise en avant. On peut recenser plusieurs entraînements distincts :
- le Taïjutsu : le plus important. C'est l'art de se battre sans arme, mais également de se déplacer et de grimper sans bruit. Il permettait l'espionnage et l'attaque par surprise.
- l'Onshin Jutsu : l'art de se déguiser et de devenir invisible (Shinobi)
- le Kajutsu : technique des explosifs et du feu
- le maniement de tous types d'armes (Katana, Naginata, Shuriken, Kusari ...)
- le Suijutsu : l'art de combattre dans et sous l'eau.
- Mikkyo : méthodes ésotériques visant à renforcer l'esprit (mantras, gestes symboliques Kuji Kuri, méditation, contrôle du métabolisme).
Le nombre et la complexité de ces techniques nécessitaient de nombreuses années d'entraînement avant d'être totalement maitrisées.
LES CLANS NINJAS
Retranchés dans la montagne avec les Yamabushi dont ils partagèrent longtemps l'existence, les Ninja étaient organisés en clans, selon un modèle proche des Bushi. Chacun de ces clans possédaient des techniques et des enseignements secrets transmis de génération en génération. Par crainte de voir ces secrets révélés, aucun Ninja ne pouvait quitter son clan sous peine de mort, et pour la même raison, un Ninja encerclé se donnait la mort aussitôt.
70 familles Ninja étaient présentes dans la province de Iga et 50 dans la province de Koga près de Hakone, sur le lac Biwa. Les plus grands clans étaient fidèles à quelques seigneurs qu'ils servaient régulièrement et en priorité. Ce qui amena la présence de certains chefs Ninja dans l'entourage direct du seigneur, sous l'apparence de Bushi Hatamoto (garde personnelle). Ainsi Hanzo Hattori, général conseiller de Tokugawa Ieyasu, était en fait le chef d'un des plus puissants clans d'Iga. Il avait sauvé la vie d’Ieyasu lors de l'assassinat de Nobunaga en 1582.
La rivalité qui a toujours existé entre les clans Iga et Koga dura jusqu'à la fin. Tokugawa Ieyasu employa les survivants des deux écoles et confia aux Ninja de Iga sa défense personnelle, alors que les Ninja de Koga assurèrent les fonctions de police civile. Toutes ces forces disparurent avec la restauration Meiji.
Quelques héros ninjas du japon féodal.
- Momochi Sandayu: La légende dit qu'il était le professeur de Ishikawa Goemon, le fameux bandit du Japon médiéval. Il est aussi connu pour être l'un des fondateurs du Iga ryu ninjutsu. Il y a des théories sur sa véritable identité. Certains historiens croit que lui et Momochi Tanba Yasumitsu sont la même personne, mais rien n'est prouvé.
- Mochizuki Chiyome: Elle était l'épouse de Mochizuki Moritoki. Il a été tué lors de la bataille de Kawanakajima en septembre 1561. L'arbre généalogique de son époux incluait des Koga ryu ninja. Après sa mort, elle a été demandée pour être à la tête des miko dans un autre village. Ces Miko étaient kunoichi dans le secteur de Kai et Shinano. Elle recrutait les jeunes filles orphelines ou en fugue pour qu'elles deviennent des kunoichi pour la famille Takeda. Elles étaient talentueuse et attirante physiquement. L'attirance était leur arme de prédilection. Étant Kunoichi, elle était tout de même des miko.
- Saiga Magoichi: Son nom à la naissance était Suzuki et il était à la tête des Kishu Saiga ninja. C'est de lui que vient les technique Saiga ryu ninjutsu, des techniques avec arme à feu et explosif. Il recrutait ses hommes parmi les samurais du château de Saiga. Son groupe possédait 2000 armes à feu, ce qui était énorme pour l'époque. Il a combattu les troupes de Oda Nobunaga jusqu'a sa mort
- Ishikawa Goemon: Aucune des familles Iga ou Koga ne va dire qui fait partie de leurs familles parce qu’il utilisait ses aptitudes pour voler pour son compte. On ne sait pas où il est né et il est mort le 24 Août 1594 dans de l'huile bouillante.
Le temple Myôryuji (妙立寺), aussi connu comme le temple-ninja (Ninja-dera 忍者寺) en référence à ces multiples pièges et passages secrets :